• Sous la brume
    La cité, déjà peuplée.
    J'arrivais en espoirs de devenir.
    Mes bagages lourds de souvenirs
    J'étais de retour! D’un voyage extraordinaire.

    J’écrivais ainsi ces mots sur le sable:

    Elle était précédée de déférence,
    L'Alhambra
    A l'évocation de son nom, la barbarie des envahisseurs s'estompais.
    Négligeant les éloges et les blâmes face à une si majestueuse beauté
    Les hommes apeurés Vivant sur les braises de la Colère, oubliaient leurs haines
    Palais de mes songes, fossilisé par le temps

    Ainsi que de nos plus belles femmes, cachées derrière leurs voiles.
    Les conquérants anciens, soucieux, de leur établissement,
    Entourèrent toutes ces belles merveilles, de murailles.
    Notre huile, notre pain, partagé par hospitalité
    Sur les étals toujours aussi nombreux, encore les mêmes épices
    Et la foule avide, de ces parfums magiques, s’y pressais.

    De mes amis chrétien et juif, il ne me reste que nos mots
    Ceux sur les bancs de tes jardins
    Nos paroles envolées dans le vent,
    Tes livres en ton sein, contaient, les étoiles, et la nature
    Etendard d'un peuple qui a vu naitre le monde
    Source de pensées perdues dans le feu de l'oublie,

    Malgré l’attachement, Il ne reste plus rien de notre poésie
    La perte de notre culture, celle de la passion du savoir, n'a laissé que le vide
    Où est tu Averroès, je te cherche dans ces murs
    La mélodie de tes vers sur les façades à jamais gravée
    Enfermée dans un périmètre misérable,
    Signe de la fin de l'histoire d'avant

    Je suis morcelé par ce massacre,
    Celui d'une patrie où les oiseaux, Sont censurés dans leurs chants,
    Moi, petit-être né sous la paix et l'amitié,
    Je vis la soumission, par Ce que j'ai pu découvrir et du désir de renouer
    Mes seules armes, les pierres
    Alors je veille à ce que rien ne s'efface.
    Je garde le cyprès et l'olivier et la terre que mes pères cultivaient...

    Je recherche dans ce siècle attardé, ô Khayyâm
    Une étoile à la lumière délicate dans des poésies secrètes, interdites.
    Je recherche dans les feuilles de l'Histoire des ouvrages clandestins,
    Sorte de langage égaré, improvisé, silencieux au pouvoir symbolique et d'une splendeur infinie
    Où un seul crépuscule vaux tous les matins du monde....

    De ses antiques épopées le prince, proclamé roi, s'érigeait chevauchant Vers la Grande Bagdad,
    De la colline où s'élevait déjà une forteresse Léguée par la tribu des assassins
    Celle flanquée de hauts bastions, de murailles, de citadelles, jamais conquises
    De jardins suspendus dont les restes en lambeaux Sont dispersés aux quatre vents
    Fierté de nos ancêtres à l'apogée d'une riche civilisation
    Il n'en reste plus qu'un désert sans eau....

                                                                                                                      RiJ