• 08

     Ainsi voici:

     Hypothèse:

     Tu m'invitais dans l'un de ces cafés littéraires.
    financé, établi, et SURTOUT pas médiatisé!
    Fort de mon intimidation devant de "beaux esprits", je prononçai ce
    discours (sous des huées permanentes!), à cette assemblée:

    Mesdames Messieurs,
    Je ne sais si je devrais parler devant cette assemblée!
    Peut-être devrais-je agir?
    Je hais les philosophes, N'ai jamais pu les lire, et, bien sur, les
    comprendre.
    Je ne participe pas des mouvements de progrès actuellement intégrés,
    Voire en vogue.
    Je ne suis qu'un barbare à l'intellect malade constitué de mépris.
    Vous me semblez de nobles observateurs De la surface d'une eau en ébullition,
    Dissertant sur la nature de la bulle!

    Mais aucun, ô grand jamais, de vous, Ne risqua sa main sous la marmite,
    Pour comprendre que "le feu, ça brûle"!...
    (Socrate, votre illustre prédécesseur, opta pourtant, me semble-t-il,
    Pour un autre chemin, mais qu'importe,
    L’histoire et ses arômes ont, Depuis lors, Coulé de grands flots
    d'amertume. Ca aplanit le goût!)

    Je voulais simplement justifier à vos yeux, si humanistes,
    La dérive avérée de quelques-uns dont je suis,
    Qui fait que:

    Si je crois en l'homme,
    Je hais "les Gens",
    Guillemets dans lesquels Je vous ressens, enfermés dans une cause indéfinie.
    Je sais bien!...

    Au regard de la "société consensuelle"
    (et sans sensualité,)
    (et sans sens,)
    (et pourtant encensée,)

    Je suis un ennemi, Ancestral prédateur.
    Je connais mon orgueil, Père de tous mes vices,
    Face à l'inéluctable établissement d'un bonheur,
    Ne connaissant pas de distinction.

    C’est pourquoi,
    Jamais je ne vous parlerai,
    Surtout en ces moments,
    De messe où le triste diable
    Que je me résous d'être,
    N'a,
    Séculairement,
    Plus rien à faire.
    Diable je suis devenu
    (Rassurez-vous, tout juste un fonctionnaire de son office
    de maléfices,
    il reste des abris,
    Multiples,
    pour vos précieuses pensées fugaces,
    je ne vous atteindrai pas .. 

    Votre force:
    L'immatériel,
    Ceci même que ma pensée
    Ne peut atteindre,
    Par constitution.

    Je ne puis être qu'un acte qui,
    Même pensé,
    Ne peut constituer une pensée.

    Tant pis pour moi,
    Qui rêva d'une débauche,
    Des sens, des sentiments,
    Des folies,
    Des boniments,
    De tout ce non avenir fondateur
    De la mort ordinaire.

    Vous serez plus forts que tout cela,
    Même votre loi humaine surpasse la destruction,
    Alors,

    Mesdames, Messieurs,
    Continuez de discourir,
    Dans le bonheur immaculé de la raison,
    Et laissez moi me repaître
    De toutes ces ivresses
    Que vous ne voulez plus consommer.
    Ma paix et mon ombre
    Ne font qu'Un."